L'école
L'École
Le progrès de la scolarisation est une tendance générale en Europe de l’Ouest au cours du XIXe siècle. Ce mouvement est impulsé dès le XVIIIème siècle par « Les Lumières ». La loi Guizot en 1833, puis la loi Duruy conduisent à la construction de nombreux bâtiments d’Ecoles.Souvent école-mairie, ces bâtiments vont vite s’opposer de façon visible à l’église paroissiale et la défense de l’enseignement laïque, face à l’enseignement religieux du catéchisme, va souvent opposer l’instituteur et le curé. L’école devient gratuite et obligatoire avec la loi de Jules Ferry, le 16 juin 1881.
Les classes de garçons et de filles sont séparées dès l’ouverture et le resteront jusque dans les années 1960.
L’ouverture de la première école à Saint-André-sur-Vieux-Jonc est décidée en 1840. Elle est réalisée en 1844, face à l’église, avec l’aide des subventions de l’Etat. Ce bâtiment existe encore aujourd’hui sous le nom de « Ecole de filles ». Après démolition d’une partie des constructions de 1844, l’agrandissement de l’école est dessiné en 1905 par Louis POCHON, architecte à Bourg. Un large jardin organisé et un préau pour les jours de mauvais temps agrémentent l’extérieur. La photo prise vers 1908 montre les petites filles assises sous le préau qui existe encore aujourd’hui. Quelques-unes des fillettes ont été identifiées.
L’école « de filles » a été transformée dans les années 1990-1991 pour abriter la bibliothèque et les activités socio-culturelles.
Les écolières portent toutes une blouse, elles sont chaussées de sabots. Les fillettes sont très sérieuses : à l’époque, prendre une photo demandait beaucoup de temps et il fallait absolument poser sans bouger pour que la photo ne soit pas floue.
Pendant la première guerre, de nombreuses heures d’enseignement sont organisées autour du soutien aux poilus. Un extrait du cahier d’Angèle RICOL mis en illustration le montre bien. Pendant la seconde guerre mondiale, l’un des exercices des filles a été d’écrire une lettre commune aux soldats mobilisés.
Les élèves travaillent sur des bureaux – des pupitres – qui comportent un caisson pour ranger ses cahiers et ses livres, et un encrier pour mouiller sa plume. L’encre est violette. Cette organisation sera conservée jusqu’à la fin des années 1960.
Henri, Elise et Bernadette habitaient Saint André.
Ils se souviennent : Dans le cours des années 1930 Henri et Elise habitaient au hameau du Cuiset et venaient à l’école au village de Saint-André. Pépette faisait le même chemin depuis le hameau de la Thuaille. On commençait l’école à 4 ans. Ce déplacement représentait une distance importante pour un enfant à pieds, chaussé de sabots : le Cuiset se trouve à plus de 4 km de l’école, la ferme de la Thuaille à près de 2 km. Les écoliers à leur arrivée vers le village trouvaient l’alambic, sur leur gauche à l’angle avec la route de Château Gaillard. L’hiver ils pouvaient s’y réchauffer après une longue marche dans le froid. Sur leur droite, le plan d’eau de la Geno où ils s’arrêtaient au retour pour faire des glissades lorsqu’il gelait très fort. Le lieu prête depuis 2010 son nom au Domaine de la Geno.
En entrant dans le bourg, ils longeaient la maison à colombages, ancienne propriété Janody, l’une des plus vieilles maisons du village. En face, sur la gauche de la route ils trouvaient la boucherie Faure, puis le sabotier, M. Eymériat, dont la boutique jouxtait l’épicerie tenue par sa femme. Enfin, Pépette et Elise s’arrêtaient à l’école de filles. Légèrement en retrait de la voie principale, elles disposaient aux beaux jours, d’une cour ombrée par deux platanes et un tilleul.
Henri lui, retrouvait ses copains devant la toute nouvelle salle des fêtes. Les garçons poursuivaient ensemble leur parcours en longeant les commerces : le café-restaurant Chanel, puis la mercerie de Mademoiselle Hortense, sœur de M.Morel qui tenait un café-restaurant adjacent. Juste à côté, toujours sur la gauche, le café-restaurant Balfin. En face sur la place, encore un sabotier, Monsieur Duclos. Les garçons traversaient alors la route toute crottée de bouses de vaches (le cantonnier balayait le dimanche matin) pour rejoindre leur école, construite en 1877 au Nord du carrefour avec la route de Bourg.
Au retour, en restant sur le bord opposé, les élèves résistaient à la tentation de chaparder des bonbons dans l’épicerie de Madame Bessard, ou dans celle de Madame Boisson face à la forge de son mari, aujourd’hui détruite pour laisser la place à la boulangerie. Ils traversaient le carrefour et saluaient le Monument aux Morts de la Grande Guerre, érigé en 1921, puis retrouvaient les filles avant de rentrer chez eux après avoir inventé quelque farce pour faire enrager Mme Eméyriat : Henri racontait que deux ou trois des gamins appelaient Madame Eymériat pour l’attirer en dehors de l’épicerie pendant que les autres modifiaient la tare de la balance posée sur le comptoir…
L’école des garçons – actuelle Mairie – construite en 1877, était limitée le long de la rue par un mur qui dessinait une cour de récréation. On voit sur cette carte postale la société de secours mutuel défiler devant le bâtiment.
A présent l’école s’est déplacée une nouvelle fois pour accueillir en un même lieu les garçons et les filles. Seuls les critères d’âge sont pris en compte.
Les locaux utilisés à l’heure actuelle ont été construits en 1967 pour répondre aux nouvelles règles de l’éducation nationale, mais aussi à l’augmentation du nombre d’élèves : la population scolaire a augmenté très nettement par suite de l’ouverture de la Salaison qui a permis à des familles de s’implanter à Saint-André car les parents y trouvaient du travail.
En 1971-1972, sous le mandat de René Convert, Maire, la commune entreprend la construction de nouvelles classes d’enseignement primaire. La commune confie les travaux à Jean-Louis Deborne architecte.
En 1976, afin d’améliorer l’accueil des enfants, on lance les études pour la construction d’un préau, de sanitaires et vestiaires, d’une cuisine et de locaux pour le personnel, d’une salle de restaurant, d’une nouvelle classe enfantine, soit 318,69 m2 de locaux supplémentaires. Cette campagne est réalisée en 1984-1985, elle est encadrée par Pierre Dosse architecte à Bourg.
Aujourd’hui, les 141 élèves de Saint-André peuvent étudier dans des locaux spacieux et confortables, clairs, aérés, qui répondent à des normes de construction sévères. L’organisation pédagogique de la salle de classe et des espaces d’évolution des élèves est adaptée aux besoins d’un enseignement qui évolue en permanence pour donner aux enfants tous les atouts dans l’acquisition des connaissances nécessaires à leur avenir dans la société.